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Dans ce monde, il est dit que c’est la Beauté qui tente les ténèbres… Que ces dernières doivent la capturer, la posséder… Qu’elle n’est là que pour plaire… Alors comment, si belle et lumineuse ne pouvait-elle pas attirer le regard des obscurités les plus profondes ?
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Quand le Narcisse et la Terre se font complices, comment lutter contre la sensation d’être engloutie ? Comment lutter quand le sol s’ouvre sous vos pieds et que la nuit vous fait prisonnière ? Comment lutter lorsque le cri de la roche laisse place au silence et au désespoir des ténèbres ?
Elle était l’incarnation même de la vie… de la jeunesse… de la vitalité… Alors on l’enterra vivante… Sa vie, elle la prenait quand elle dansait au gré du vent et des étoiles… Lorsqu’elle s’extasiait en contemplant la beauté de ce monde. Elle avait appris à s’émerveiller devant le bruit du vent qui couchait les blés ; à s’exalter en caressant de jeunes pousses qui brisaient la glèbe ; à s’enjailler à l’odeur d’un coquelicot tout juste éclos. C’est pour cette amour de la Terre qu’elle vivait.
Et quand la poussière retomba enfin, toutes les couleurs du monde avaient disparu, seul restait ce froid, seul restait ce gris et ces étranges créatures qui rampaient dans la cendre. C’était la mort… Loin de tout ce qu’elle connaissait…
Alors… manipulée, partagée, trompée, comme un bien que l’on tente de conserver précieusement ou que l’on s’accapare, personne ne demanda jamais à la jeune fille ce qu’elle voulait lorsque son sort fut débattu entre les Dieux. Lui a-t-on demandé ne serait-ce qu’une seule fois pour quel souffle son cœur battait réellement ? Non, car en ce monde la beauté doit paraître et non être…
Elle avait été emmenée de force dans le Royaume des Morts. Piégée, Kora ferma les yeux en croquant dans cette Grenade qu’elle croyait innocente… Et c’est Perséphone qui les rouvrit…
A Suivre…
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